défi 2011
I La mort de Virgile
Hermann Broch 1945
Traduction de Albert Kohn
Édition Gallimard, 444 pages
Catégorie Littératures de langue allemande
Facilité de lecture **
Contenu ****
Extrait
Il voyait d'un regard étranger la naissance du jour, il voyait l'aurore, il la voyait d'une vue très pénétrante, étaler doucement, couche par couche, sa couleur incolore, dehors, sur les toits ; il voyait cela et ne le voyait plus, sa vision était devenue intuition, et ce fut dans cette intuition, avec cette intuition, que le jour naquit pour lui, le jour, dont la neuve lumière devenait sa propriété ;
page 213
Ça commence en lion !!
Hermann Broch passe à travers la dernière journée du poète Virgile, mort le 19 septembre 19 avant Jésus-Christ. On conte l'arrivée de Virgile à Athènes. Sa descente du bateau, sa route à travers la ville, sa nuit délirante et fiévreuse, sa conversation avec César Auguste et surtout son désir de brûler l’Énéide, l’œuvre destinée à la gloire de Rome. La malaria explique le délire de ses envolées lyriques.
Je n’ai pas de mots pour décrire tous ces mots. Sans paragraphes, ligne après ligne, mot après mot, toujours différents et pourtant semblables. Une suite ininterrompue de lettres qui forment un sens poétique en prose. Comment décrire ce livre indescriptible. Il m’a donné des sueurs froides.
Ce livre devrait être lu en allemand. Sa traduction, c’est comme de la musique pour violon jouée sur un piano. À sa lecture, je suis passée à travers avec des hauts et des bas. C’est beau, mais que de mots. Le traducteur Albert Kohn a fait un travail de titan.
Défi 2011-2012
J’ai pris un jour de retard pour débuter cette lecture et j’ai eu peur de ne pas avoir le temps de le terminer. Je suis tombée sur l’intense, de l’intense, du savoir et du non-savoir intense pour reprendre le style des méditations de Virgile.
Il a plu toute la semaine sauf samedi 21 mai 2011. Je rappelle que je me suis donné comme défi de lire en 49 semaines, les 49 livres sélectionnés dans les meilleurs de chaque catégorie, du livre La Bibliothèque idéale.
Lundi 23 mai 2011, début du 2e livre ; catégorie roman américain, Manhattan Transfer de John Dos Passos. Publication de mes commentaires sur ce livre, accompagnés de photos de floraison, le dimanche 29 mai 2011.
Floraison
Jardin des Amérindiens, Jardin botanique de Montréal 16 mai 2011
Sanguinaria canadensis
La sanguinaire faisait partie de la pharmacopée populaire jusqu'au début du XXe siècle, utilisé contre la bronchite, la laryngite, l'asthme, la fièvre et le rhumatisme, mais ces usages ont été abandonnés à cause de la toxicité de la plante.
On en faisait aussi des cataplasmes contre les ulcères et les cancers de la peau. La sanguinarine est un ingrédient actif de plusieurs rince-bouche et pâtes dentifrices, utilisés contre la plaque dentaire et la gingivite. Wikipédia
II Manhattan Transfer
John Dos Passos 1926
Traduit par M.-E. Coindreau F.
Édition Gallimard 192 pages
Catégorie Le roman américain
Facilité de lecture ***
Contenu ****
Extrait
Le roman éclaté d'un monde éclaté : actualités, séquences romanesques, monologues lyriques se succèdent. Les vies s'entrecroisent, les mythologies américains se font et se défont. Une épopée du XXe siècle.
page 18 de La Bibliothèque idéale.
Il y avait Babylone et Ninive. Elles étaient construites en briques. Athènes était toute en colonnes de marbre d’or. Rome reposait sur de grandes voûtes en moellons. À Constantinople, les minarets flambent comme de grands cierges tout autour de la Corne d’Or… L’acier, le verre, les briques, le béton seront les matériaux des gratte-ciel. Entassés dans l’île étroite, les édifices aux mille fenêtres se dresseront, étincelants, pyramides sur pyramides, sommets de nuages blancs au-dessus des orages…
page 153
New-York, New-York !!
Publié en 1925, c’est «Le roman éclaté d’un monde éclaté» résume le descriptif. Ça se passe à New-York au début du XXe siècle. C’est un portrait de la ville écrit en 1926, une chronique de ce que deviendra New-York. New-York où tout se passe depuis toujours. New-York, déjà nombril du monde. On sent la grande dépression qui se pointe et le changement charnière d’époque qui va arriver. L'action se déroule à la naissance de certains personnages, avant la première guerre mondiale et se termine après celle-ci. Ce n'est ni triste, ni drôle, mais tellement bien écrit.
Dans cette série de tranches de vie, imbriquées les unes aux autres, on s’y retrouve assez bien. L’auteur passe d’une histoire à l’autre sans transition, ainsi que de personnage et d’époque avec la même audace. Pourtant, le tout est facile à lire. Les histoires se croisent. La richesse côtoie la misère. C’est Manhattan, de Woody Allen mais en 1919. J’ai bien aimé. Mon défi est un vrai défi, je dois lire beaucoup.
Défi 2011-2012
Il a plu cette semaine sauf mardi, journée photo au jardin botanique de Montréal. Un rappel, je me suis donné comme défi de lire 49 livres en 49 semaines. Le premier des 10 meilleures livres de chaque catégorie, tiré de La Bibliothèque idéale, paru chez Albin Michel, 1988. J’accompagne le tout de photos de floraison, prises durant la semaine, au Jardin botanique de Montréal.
Lundi 30 mai 2011, début du 3e livre, de la catégorie Littérature hispano-américaine, Ceux d'en bas de Mariano Azuela. Publication de mes commentaires accompagnés de photos du Jardin botanique de Montréal, dimanche 5 juin 2011.
Floraison
pédiocactus, Jardin botanique de Montréal 29 mai 2011
III Ceux d'en bas
Mariano Azuela 1916
Traduit par Jeanne et Joaquin Maurin
Édition Les fondeurs de Briques, 142 pages
Catégorie : La littérature hispano-américaine
Contenu ****
Facilité de lecture ****
Extraits
"Villa?... Obregon?... Carranza? ...X... Y... Z... ? Qu'est-ce que cela me fait à moi ? J'aime la révolution comme j'aime le volcan en éruption, le volcan parce qu'il est le volcan, la révolution parce qu'elle est la révolution!... Mais les pierres qui restent ou s'écroulent après le cataclysme, que m'importent-elles ?...
Et comme le soleil de midi se reflétait sur une blanche bouteille de téquila, Valderrama fit demi-tour et s'élança joyeusement vers le porteur de la merveilleuse bouteille.
"J'aime ce fou, dit Demetrio en souriant, parce que des fois il dit des choses qui font penser."
page 131
La pluie cessait. Une hirondelle croisa obliquement les fils de cristal, subitement illuminés par un soleil vespéral.
-"Pourquoi donc qu'on se bat à présent, Demetrio ?"
Demetrio, les sourcils froncés, prit distraitement une petite pierre, la jeta au fond du cañon. Il resta pensif en la regardant rouler et dit :
-"Tu vois, cette pierre, elle ne peut plus s'arrêter..."
Page 140
C'était une véritable matinée nuptiale. Il avait plu la veille toute la soirée, le ciel se levait couvert de blanches nuées. Sur la cime de la sierra trottaient des poulains sauvages aux hautes crinières, gracieux, élégants comme les pics qui dressent leurs têtes jusqu'à embrasser les nuages.
Chapitre VII
Résistance, révolution, réforme !
Publié la première fois en 1916, Mariano Azuela relate l'époque de la révolution mexicaine de 1910. Suit la guerre civile comme toile de fond et les tribulations des soldats de Villa, Diaz, Carranza et leurs contemporains. L'auteur connait ce qu'il raconte et le raconte bien.
C'est un western-spaghetti avant la lettre. On se promène à cheval et à pied à travers le Mexique. Dans cette guerre contre la dictature, on suit l'avancée des soldats de Demetrio sur le chemin de la révolution.
Malgré le vol et le pillage, les soldats tués à chaque page, ce n'est pas un livre violent. Les soldats ignorent un peu de quel côté ils sont. C'est vivant, c'est léger, on s'attache aux personnages, compagnons colorés, blondins, gandins, rustres paysans mexicains. On s'y croirait. Un bonbon. C’est assez court. J'ai beaucoup aimé, j'ai l'impression d'avoir lu un film de Leone. Mariano Azula est contemporain de l'époque qu'il décrit, 1926.
Révolution mexicaine
Le bilan des pertes humaines est estimé entre 500 000 et 1 million de morts dont 200 000 combattants pour une population qui était en 1910 de 16 millions d'habitants.
Wikipédia
Défi 2011-2012
Il a encore plu cette semaine et fait froid mais, belles journées soleil lors des prises de photos, lundi et vendredi au Jardin botanique de Montréal.
Un rappel, je me suis donné comme défi de lire 49 livres en 49 semaines, tirés de La Bibliothèque idéale, paru chez Albin Michel en 1988. J’accompagne le tout de photos de floraison de la semaine.
J'en suis à ma troisième semaine, et mes lectures sont variées. Ceux d'en bas m'apparait comme un rafraichissement après les briques des deux premières semaines La mort de Virgile et Manhattan Transfer. J'ai emprunté ce livre à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Lundi 6 juin 2011, début du 4e livre, Emma, de Jane Austen, catégorie La littérature anglaise. Publication de mes commentaires, accompagnés de photos, dimanche 12 juin 2011.
Floraison
Gingembre sauvage, Jardin botanique de Montréal, 4 juin 2011
Asaret du Canada, Asarum Canadense
Ses racines ont des propriétés aromatiques. Cette plante n'est pas reliée aux gingembres véritables et appartient à la famille des Aristolochiaceae. Contenant de l'asarone et de l'acide aristolochique, comme la plupart des plantes de la famille des aristolochiaceae, deux substances toxiques et carcinogènes, sa consommation régulière n'est pas recommandée. Wikipédia
IV Emma
Jane Austen 1815
Traduit de l'anglais par Josette Salesse-Laverge
Christian Bourgeois éditeur, 520 pages
Catégorie : La littérature anglaise
Facilité de lecture ****
Contenu ****
Extrait
Elle était seule responsable de l'erreur initiale qui était également la plus grave: il était ridicule et même coupable de s'occuper de la sorte à marier les gens, c'était prendre trop de risques, s'arroger trop de droits, traiter à la légère une affaire des plus sérieuses et faire une intrigue de ce qui se devait d'être simple. Affreusement triste et honteuse, Emma se promit de ne plus jamais se mêler de ce genre d'histoire.
page 147
Aimable Emma !
J'ai encore une impression d'avoir lu un film. Un texte clair, une aventure chez la gentry anglaise. Jane Austen décrit le monde d’Emma dans l'Angleterre victorienne. On partage ses intrigues et sa manière de vivre dans une société qui n'existe manifestement plus. Chère Emma, certaine de son bon sens et de sa perspicacité à reconnaître les sentiments humains, elle se trompe constamment, mettant ses amis dans l'embarras.
J'ai beaucoup aimé ce roman, qui se lit facilement et qui est très bien écrit. Les personnages resteront dans ma mémoire longtemps. Contrairement à La mort de Virgile ou de Manhattan Transfer, on ne se pose pas de questions et l'intrigue se déroule selon un ordre chronologique classique.
Le roman s'écoule sur une période de six à neuf mois et se termine comme un conte de fée. C'est charmant, c'est rafraichissant et ça décrit une époque difficile à imaginer dans notre monde d'aujourd'hui. Emma nommera son futur mari par son prénom, le jour son mariage seulement et même si c'est un vieil ami, le protocole qu'elle s'impose, exige d'elle le "Monsieur". Je le recommande aux romantiques et aux amateurs de beaux sentiments.
Défi 2011-2012
Mon défi, lire 49 livres en 49 semaines. Lundi 13 juin 2011, début du 5e livre de la catégorie Le rêve asiatique, Le Haïkï selon Bashō. Problème majeur, je ne trouve pas ce livre. Alors je l’ai commandé à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec qui va le faire venir d’une autre bibliothèque d'ici quelques semaines.
Je dois m’adapter et je lirai exceptionnellement La Méditerranée livre de la catégorie suivante ; Littératures de la Méditerranée orientale et du Maghreb. Publication de mes commentaires accompagnés de photos, dimanche 19 juin 2011.
Floraisons
Lilas de Nancy, jardin des lilas, Jardin botanique de Montréal, 6 juin 2011
Cette plante est reconnue comme une herbe médicinale efficaces pour ses propriétés cicatrisantes, anti-inflammatoires, anti-rhumatismales, antipyrétiques et comme remède antifongique depuis des siècles.
De la syringine (dérivé de styrène, glucoside produit par la plante, poison au-delà d'une certaine dose) a été isolée de l'écorce du Syringa vulgaris. Des tests sur des rats anesthésiés ont montré une action pharmacologique : une baisse dose-dépendante de l'activité la tension systolique, diastolique et de la tension artérielle moyenne ; à dose légèrement plus élevée, la fréquence cardiaque diminue. L'activité antihypertensive n'a pas été inhibée par des antihistaminiques ni par des agents anti-muscariniques.
Wikipédia
V La haïkai selon Bashô
Bashô, 1691
Traduit du japonais par René Sieffert
Pof, 206 pages
Catégorie : Le rêve asiatique
Facilité de lecture : *
Contenu : ***
Extraits
La bise glacée
sur le visage de l'homme
à la joue enflée
page 9
Neige se répand
sur les chaumes des roseaux
coupés pour le reposoir
page 27
Par le travers
des champs mène mon cheval
au chant du coucou
page 35
Dans la rue marchande
ah ces odeurs qui se mêlent
lune de l'été
page 145
Dans ce coin perdu
l'on n'a jamais vu d'argent
ah quel embarras
page 145
Première averse
le singe aussi aimerait
un petit manteau.
Or c'est cela, très exactement, que souligne Kikaku dans sa préface, lorsqu'il commente le premier verset du recueil, auquel fait écho le titre même de l'ouvrage : Première averse / le singe aussi aimerait / un petit manteau. La "première averse" est la pluie de fin d'automne, celle qui annonce la venue de l'hiver et la mort de la nature, mort certes provisoire, mais qui n'en préfigure pas moins la déchéance et la fin inéluctable de toute chose de ce monde : voilà pour le sabi; le singe, si semblable à l'homme, mais qui, vivant dans la montagne, souffrira plus que lui qui sait se vêtir et s'abriter, de la mauvaise saison qui s'annonce: sabi encore, mais "allégé" par les connotations du simple nom de cet animal, acteur de multiples contes du folklore; l'image enfin de ce singe affublé d'un "petit mino", ce manteau de pluie en paille que portent les paysans et les voyageurs, apporte la note "cocasse".
Cette association de quelques mots très simples, des mots de tous les jours, mais qui, en s'entrechoquant dans un rapprochement inhabituel, suscitent dans l'esprit du lecteur un tableau vivant d'une extraordinaire complexité, "se traduit sur l'heure, nous dit Kikaku, en un cri d'une poignante émotion.
Telles sont les qualités rares, les vertus inimitables de ce verset d'apparence insignifiante, mais qui, pour quiconque sait le goûter, apparait comme marqué du sceau d'un génie dont il est une des manifestations les plus fulgurantes.
Extrait page VIII
Je suis sans mot !
Entorse au défi, je n'ai pas reçu le livre Le haïkï selon Bashô alors j'ai pris le Manteau de pluie du Singe. Je n'avais pas envie de déroger à l'ordre de La Bibliothèque idéale. Je devais lire Le Haïkï selon Bashô, de Bashô, mais il n'est pas disponible encore. Je vous en reparlerai lorsque je l'aurai eu en main.
Quoi dire du haïkaï ou haïku, sinon poésie pure style japonais avancé. C'est tellement beau, c'est tellement culturel du XVIIe siècle. Une syntaxe parfaite pour un vocabulaire intraduisible. La traduction, c'est la clé. Ce livre est composé de "verset" composé par Bashô et ses disciples, poètes du Japon, sur quatre saisons. C'est difficile de cerner tout le travail derrière ces simples vers. J'ai beaucoup aimé, parce qu'aimer la poésie, c'est comme manger du homard, beaucoup de travail mais très satisfaisant. Une introduction pour comprendre le principe de haïkï avec cet extrait de la préface du livre peut aider.
Défi 2011-2012
J'ai emprunté ce livre à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec en attendant d'avoir, Le haïkï selon Bashô, de Bashô.
Un rappel, je me suis donné comme défi de lire 49 livres en 49 semaines. Chaque premier livre par ordre alphabétique, sélectionné dans les 10 meilleurs au monde de chaque catégorie, tiré de La Bibliothèque idéale, paru chez Albin Michel en 1988.
J’accompagne le tout de photos de floraisons, prises durant la semaine, au Jardin botanique de Montréal. Belle température cette semaine et refroidissement.
Lundi 20 juin 2011, début du 6e livre catégorie Littératures de la Méditerranée et du Maghreb, La Méditerranée. Commentaires et photos, dimanche 27 juin 2011.
Floraisons
Azalées, Jardin botanique de Montréal 15 juin 2011
Les azalées appartiennent toutes au genre Rhododendron. Il s'agit par conséquent d'une classification purement horticole, azalées et rhododendrons faisant tous partie du même genre botanique.
Le miel provenant des fleurs de certains rhododendrons d'origine asiatique provoquerait des troubles intestinaux et mentaux. En effet, la plante renferme dans ses feuilles un glucoside fortement émétique.
Wikipédia